Des changements de plus ou moins dernière minute

Des changements de plus ou moins dernière minute pour plus de belles minutes ensemble.
Toi qui m'attend à la sortie du lycée, avec ta valise verte et tes cheveux un peu trop longs, mais qui me laissent quand même les yeux du plus beau des hirondeaux. Le bus, le trajet le plus long, pour que tu visites, soi-disant, parce que je suis bête, sûrement, pour nous faire attendre, inconsciemment...

Ma chambre, ta partie de lit, une douche, vite, "On court ?" "On y sera jamais..." Et comme on est les meilleurs, on est arrivés en avance, bien sûr.
Toulouse-Agen, la fatigue, un peu, des cris, un superbe essai, (un coca light bu en un temps record), une pluie d'enfer, alors que je t'avais dit qu'il faisait chaud dans ma région, on est pas dans ch'nord, ici... Une course à la voiture verte, en long, large et travers, un panneau A des gens qui jouent de la trompette et qui font griller des saucisses, mon père qui saute sur un plot...
Du en long, en large et en travers à nous deux.

Mes amis, aussi, vendredisamedi.

Levés "tôt", le magasin des poulpis ("vous, vous aimez les pieuvres..."), de superbes cadeaux un tout p'tit peu ridicules, comme nous, parfois, mais c'est pas notre faute à nous si on brigue la place des amoureux les plus niais...Et puis c'est tellement beau, tout ça, tout toi, tout nous...
Le théatre avec toi, après des pâtes trop aillées pour moi (chut...) Fougère en bonne soeur et prostituée, micro dispute et éclats de rire...Des canettes et des bus, une robe dans un temple de la débauche (merci mon homme parfait...), un beau maillot du stade où tu es le plus beau des amoureux, toulousain maintenant ! Un peu crâneur aussi...
Le resto indien où tu pleures si bien, maso que tu es, un tandoori divin, beaucoup d'eau, délicieux et, je me dois d'ajouter car c'est plus fort que moi (SE...), comme tous les moments passés avec toi...

Encore une nuit à te chercher, inversement et dans tous les sens du terme, matin pas grand chose, mais beaucoup quand même, rien du tout au lit, soleil, pain au chocolat et moins de rien du tout. Tour d'étang et ricochets. Je pense que si je prends encore des cours avec toi, je passe cette option au bac.

Dernière nuit et réveil pénible, cours tout autant lassants sachant que je retrouvais tes bras dans 1h45, 1h20, 1h00, 45 minutes, 32 minutes, 20 minutes et partez, de courir dans la rue pour ouvrir la porte et me jeter sur toi.
Une dernière heure et demi à t'embrasser encore, te regarder, à manger des cannellonis de piètre qualité avec des serviettes autour du cou, heureusement, et puis, puisqu'il a bien fallut, le dernier bus, les dernières manifestations d'amoureux, ta mains qui me tient alors que je veux sortir du bus et bon voyage.

Et en vrac, CPE, fac bloquée (parce qu'il fallait bien en parler), racailles à roulettes ou à pattes, il est où ton coiffeur monsieur ?, des larmes un peu, pas de cris ni la panoplie pour lesquels je suis si douée pourtant, parce que j'avais envie de ce week end prolongé parfait avec toi, des vieux livres, des chaussures, des chaussettes sales oubliées expressément pour que je continue à croire que je suis une magicienne, des photos, des poulpis plus beaux que n'importe quoi, un orage et toi qui ruisselle, des calinez tartines et calamars, des jeux de mots vaseux, une chanson de Sinclair, des gens croisés et salués, des voitures trop petites, mon salon, ma chambre, la salle du bain, tellement de souvenirs qui viennent s'ajouter à tous les autres.

Et puis, je t'aime.
De là, à tout là bas tellement loin que tu vois pas.